Le millésime 2010 en Bourgogne est une réussite en dépit de conditions climatiques délicates. 2000 ans d’histoire ont en effet permis à la vigne et aux hommes de s’adapter, en Bourgogne, à toutes les situations. Loin d’être un hasard, cette longévité est la preuve que la vigne a trouvé dans ce vignoble septentrional une terre de prédilection, tout en s’adaptant aux variations climatiques. Ici, faire du vin est un art qui ignore la facilité. Les vignerons bourguignons savent faire preuve de discernement, d’une grande capacité d’adaptation et de savoir-faire pour obtenir le meilleur de chaque millésime. Les outils de pointe de prévisions météorologiques, les contrôles analytiques et la dégustation des baies constituent autant d’éléments pour anticiper et raisonner chacune des étapes déterminantes menant à la récolte. La dégustation des baies a été particulièrement cruciale cette année, permettant un suivi à la parcelle de l’évolution du potentiel aromatique, point fort de ce millésime. Ici, le niveau de maturité et l’état sanitaire ont primé pour le choix de la date de récolte. Si habituellement les vendanges se font par couleur (traditionnellement rouge puis blanc), les vignerons, soucieux de la qualité, ont alterné entre parcelles rouges et blanches. Les petits rendements obtenus résultent à la fois de la maîtrise de la taille par les viticulteurs, de la coulure et du millerandage engendrés par les conditions climatiques du printemps et du tri pratiqué à la vigne comme à la cave. Les vinificateurs ont ensuite su ajuster leur technique à la matière première récoltée pour en révéler le bel équilibre sucre-acidité, sans dénaturer l’expression aromatique. Nul doute que les Bourgogne 2010 réservent de belles surprises aux amateurs de vins !
BIVB 2010
Né d’une météo assez inhabituelle (mais cela ne devient‐il pas la norme quand on pense à son cadet de 2012 ?), le millésime 2011 se caractérise par des arômes et des saveurs gourmandes. Ces vins sauront s’apprécier assez tôt. L’année météo 2011 a démarré en fanfare, sur une précocité exceptionnelle, avant de laisser place à un été frais et arrosé, parfois très orageux. Comme souvent, la fin août, largement ensoleillée, a « fait le moût ». Pour la troisième fois en 10 ans, les vendanges auront commencé dans les 10 derniers jours d’août, dans un désordre réfléchi : chaque parcelle aura été vendangée à sa meilleure maturité, le soleil de début septembre et les faibles précipitations donnant raison à la patience. Le tri sérieux des raisins a produit des rouges fruités et soyeux et des blancs pleins d’énergie.Travail et sérieux ont payé. Les vendanges se sont déroulées dans de bonnes conditions, alors que le début de l’été s’était montré quelque peu incertain. Une bonne maturité et un état sanitaire généralement satisfaisant ont permis d’obtenir des vins de belle qualité. Très aromatiques, dominés par d’élégantes notes fruitées, les rouges de la Côte de Beaune se caractérisent par une bouche dense et corpulente aux tanins tendres et veloutés. Savoureux et délicats, les rouges de ce millésime compteront sans aucun doute parmi les plus belles réussites.
BIVB 2011
Du jamais vu ! Voilà ce que les professionnels bourguignons disent de la météo de l’année. Face aux caprices du temps, ils ont redoublé d’efforts pour obtenir le meilleur de leurs vignes. Les premières dégustations rassurent. Du nord au sud de la Bourgogne, la filière est unanime : la qualité des vins en cours d’élaboration est excellente, inespérée au vu des conditions climatiques. Seule ombre au tableau, les quantités récoltées sont en baisse par rapport à la moyenne, autour de 20 % selon les estimations (chiffres définitifs disponibles début 2013). Hiver doux, mars printanier, fraîcheur et gel au printemps, mai estival, juin rafraîchi et pluvieux, été instable, canicule, grêle, orages… un programme météo chargé, qui n’a pas épargné les vignes. Le froid et l’humidité du printemps ont engendré coulure (non transformation de certaines fleurs en fruit), millerandage (fécondation incomplète de la fleur qui donne de petites baies) et une forte pression du mildiou et de l’oïdium. Les brèves mais fortes chaleurs de l’été ont provoqué échaudage et grillure des baies. Ces phénomènes, survenus avant la période de maturation, ont entraîné une baisse significative de récolte, sans impacter la qualité des raisins. Au contraire, des grappes aérées aux petites baies garantissent concentration et intensité. Ayant dû composer avec les éléments et se battre au jour le jour, les hommes, comme le matériel, ressortent usés, mais vainqueurs, de cette campagne. A l’heure des vendanges, sous le soleil, c’est une matière première saine, exempte de maladie et de pourriture, qui a rejoint les cuveries.
Rare, le millésime 2012 des vins de Bourgogne n’en sera que plus précieux !
BIVB 2012
Mis à l’épreuve en 2012, les vignerons de Bourgogne espéraient une année 2013 sereine. Dame Nature, capricieuse, en a décidé autrement. Défiant toutes les prévisions climatologiques, elle n’a laissé aucun répit. Après un hiver long, un printemps maussade et un bel été, providentiel, les vendanges n’ont démarré que début octobre dans la plupart des secteurs. Les conséquences des aléas climatiques (coulure et millerandage, dégâts de grêle, concentration, maladie) ont impacté les quantités récoltées. Du nord au sud, il semble qu’aucune région viticole n’ait tout à fait été épargnée. Certains évoquent de très petits rendements, avec un volume égal voire inférieur à celui de 2012 (1,26 millions d’hectolitres1). Heureusement, les premières dégustations laissent présager une belle réussite. Une fois encore, l’expérience aura fait la différence ! Hommes et vignes sont marqués par cette année éprouvante, mais récompensés de leur labeur. Le ciel nous tombe sur la tête... mais ménage l’essentiel ! L’hiver s’est attardé en Bourgogne. De janvier à juillet, les températures restent fraîches. Le soleil est le grand absent de ce premier semestre, alors que la pluie s’impose largement. Cette climatologie très maussade a des conséquences sur la vigne, qui reprend son cycle tardivement, avec près de 2 semaines de retard. Début mai, alors que les premiers bourgeons viennent de faire leur apparition, des précipitations extraordinaires s’abattent sur la région. Certaines parcelles se retrouvent plusieurs jours les pieds dans l’eau. La floraison et la nouaison ne bénéficient pas d’une météorologie plus propice. Le retard est alors d’environ 3 semaines. L’été, chaud, sec et ensoleillé rassure et profite à la qualité des raisins. Il permet d’obtenir une bonne maturation. Juillet est marqué par un violent orage de grêle sur la Côte de Beaune (1 350 ha touchés le 23 juillet). Septembre ne ménage pas les vignes. La douceur ambiante et les pluies régulières favorisent le développement de la pourriture (Botrytis), limité sur les grappes aérées constituées de petites baies. Le choix de la date de récolte est un véritable casse‐tête. Il faut être très réactif et vendanger rapidement. Ce millésime exigeant a demandé beaucoup d’efforts, qui sont aujourd’hui couronnés de succès. Les vins dévoilent une réelle pureté aromatique et des couleurs inattendues. Les équilibres sont particulièrement plaisants.
BIVB 2013
En Bourgogne, il a tout d’un grand
Ce nouveau millésime s’annonce comme très bon et les volumes sont là, même s’ils ne combleront pas totalement le manque de stock. Après une nouvelle année météo surprenante, septembre, fidèle à sa réputation, a pleinement jouéson rôle. Les raisins récoltés honorent déjà de belles promesses, avec de très jolis équilibres et des couleurs intenses. Les volumes définitifs seront connus début 2015. Néanmoins, les premières estimations marquent le retour à la normale pour beaucoup, malgré des disparités suivant les secteurs. Au printemps, le millésime 2014 s’annonce précoce. Les conditions climatiques chaudes et sèches profitent à la vigne. Elles laissent espérer une récolte abondante et préservent la vigne du point vue sanitaire. Toutefois, le potentiel de récolte se trouve affecté par quelques phénomènes de coulure (non transformation des fleurs en fruits).
Le 28 juin, la Bourgogne est touchée par un violent orage de grêle. Les dégâts sont parfois considérables, en particulier sur certaines appellations de la Côte de Beaune et dans le secteur de Lugny. Ces vignobles, souvent impactés pour la deuxième ou troisième année consécutive, voient leurs espoirs de bons rendements s’envoler. Avec l’été, le soleil semble parti vers d’autres contrées. L’avance acquise en début de cycle n’est plus d’actualité. Cependant, malgré la météo humide et fraîche, la maturation démarre sur un bon rythme fin août. Le soleil, accompagné du vent du Nord, revient dès les premiers jours de septembre. Ce sont des conditions idéales pour une maturation optimale des raisins et le maintien d’un bel état sanitaire. La Bourgogne, comme les autres vignobles, a connu quelques foyers de pourriture acide. Les parcelles de Pinot Noir concernées ont fait l’objet d’un tri rigoureux, à la vigne comme en cuverie. Ce phénomène ponctuel et localisé reste une exception dans une année globalement très saine. Mi-septembre, les vendanges débutent sous le soleil et dans la bonne humeur. Les raisins mûrs, sains et aromatiques rejoignent les caves. Les cuvaisons se déroulent sans encombre et la fermentation alcoolique démarre spontanément. Le début de l’automne, très doux, permet aux fermentations malolactiques de s’enclencher rapidement.
Les vins rouges :
Des couleurs intenses, un nez fruité, de la concentration en bouche et des tanins souples et plaisants, ces vins rouges expriment de belles notes de fruits frais.Tout en finesse, ils laissent entrevoir tous les atouts des grands vins rouges de Bourgogne.
BIVB
Cliquez sur le lien ci-dessous et vous accéderez au document publié par Emmanuel Delmas explicitant la taille Guyot-Poussard pratiquée au Domaine.
http://data.over-blog-kiwi.com/0/87/19/67/20140429/ob_2cba7e_bdp-14-taille-guyot-poussard.pdf
Simplement sublime !
Parfaits ! En 2015, les raisins étaient juste parfaits. Etat sanitaire irréprochable et maturité optimale, voilà le duo gagnant de cette année. Magnifiques, les équilibres des vins portent la fantastique richesse aromatique de ce millésime. La bonne humeur, déjà perceptible lors des vendanges, s’est transformée en réel bonheur au fil des vinifications et des premières dégustations. La grande homogénéité qualitative et la concentration exceptionnelle, observées du nord au sud, présagent d’un millésime légendaire. Une floraison dès début juin, une véraison enclenchée mi‐juillet et des raisins que l’on commence à récolter fin août. Tout a été vite. Très vite ! La météo a donné le tempo de ce millésime. Les vignerons ont su s’adapter à ce rythme soutenu et à des conditions inhabituelles, récoltant de magnifiques raisins, gages d’un grand millésime ! Ce tableau idyllique est cependant nuancé par les volumes récoltés en rouge, parfois en deçà des espérances. Les vins rouges ont es couleurs intenses et brillantes, en un mot, éclatantes ! Ces vins plein d’énergie dévoilent des arômes d’une complexité incomparable, avec des notes de fruits rouges, mûrs et charnus. Les tanins soyeux et ronds, reflets d’une maturité absolue, leur confèrent équilibre et élégance.
2015 est un très grand millésime déjà gourmand, qui se révèlera au fil des années !
Millésime 2016 en Bourgogne, La belle surprise !
Les Bourguignons aiment les histoires qui finissent bien. Les vins de Bourgogne du millésime 2016 exhaussent ce souhait, affichant une qualité inespérée au vu d’un démarrage compliqué. Les évènements climatiques du printemps ont amputé la récolte, qui sera sans doute parmi les plus petites de ces 20 dernières années. Ils n’ont heureusement pas empêché d’élaborer des vins à la hauteur des attentes des amoureux de la Bourgogne. La nuit du 26 au 27 avril restera gravée dans la mémoire de tous les Bourguignons. C’est une gelée de printemps historique, alors que les premières feuilles sont déjà là. Si certains secteurs sont coutumiers de ce phénomène, son ampleur géographique est inédite. Quelques jours plus tôt, un violent orage de grêle a frappé le sud du vignoble. Le 27 mai, la grêle touche de nouveau le Mâconnais et le nord Bourgogne. Une partie importante de la récolte est d’ores et déjà compromise. Chacun s’attèle cependant à préserver ce qui a été épargné et à soigner les vignes blessées. Personne n’imagine ce qu’il peut advenir de ce millésime.
Le jour du solstice d’été (21 juin), la tendance s’inverse radicalement. Après un printemps particulièrement humide et froid, soleil et chaleur s’imposent. Ce changement soudain permet aux vignes de reprendre des forces. Les parcelles rattrapent le retard pris au début du cycle végétatif. Après l’excès d’eau, le manque se fait sentir par endroit, heureusement limité par quelques pluies salvatrices, en septembre, qui donnent aux fruits l’occasion de mûrir dans de très bonnes conditions. Celles-ci vont se poursuivre jusqu’à fin octobre, offrant l’opportunité à chaque parcelle d’être récoltée au moment idéal. Les vendanges démarrent vers le 20 septembre et s’étendent durant un mois.
Au final… un millésime de qualité Les raisins récoltés sont parfaitement sains, mûrs et des plus appétents ! Autre bonne surprise, la vigne a profité de l’été pour repartir, arborant une végétation foisonnante qui ouvre de belles perspectives pour le millésime 2017. Le vignoble présente néanmoins deux situations opposées : très peu, voire pas de récolte sur les parcelles gelées ou grêlées ; a contrario, de beaux rendements sur les secteurs épargnés. Au cours des vinifications, le potentiel qualitatif se confirme très rapidement. Les équilibres en bouche, qui confèrent élégance, finesse et structure aux vins, en blanc comme en rouge. Ils constituent la signature inespérée de ce millésime. En 2016 plus que jamais, chaque vigneron a laissé une part de lui-même dans ses vins, qui reflètent l’histoire de ce millésime unique. Les vins rouges sont d’un rouge profond et éclatant, les couleurs surprennent par leur intensité. Séduisantes, elles révèlent ce que le nez, encore un peu timide, ne dévoile pas pour le moment : des vins qui donneront du plaisir. La bouche, fraîche et tendre, confirme cette première impression, soutenue par une belle ampleur. Il faudra cependant attendre quelques mois pour découvrir toute la personnalité de ces vins.
Les vins produits en 2016 sont remarquables : ils se caractérisent par d’excellents équilibres. La maturité tardive a eu un effet positif sur la fraîcheur, qui est l’un des éléments clés de ce millésime. Les nez aux arômes de fruits frais, de fleurs et d’épices sont d’une grande élégance et d’une grande intensité. La bouche est ample, harmonieuse et charnue. Parfaitement structurée, elle se démarque par une impressionnante longueur et une finale des plus plaisantes.
Millésime 2017, toute l’élégance de la Bourgogne
En 2017, la Bourgogne tire son épingle du jeu, tant au niveau de la qualité que de la quantité. Après plusieurs années de récoltes impactées par les aléas climatiques, elle retrouve, avec 2017, une récolte dont les volumes permettront de satisfaire ses marchés. Mais pas seulement ! Les vins donnent d’ores et déjà envie de découvrir ce millésime élégant. La vigne ayant reconstitué ses réserves pendant l’hiver, elle profite pleinement du printemps très estival, prenant dès le débourrement (début avril) une avance qu’elle conservera jusqu’aux vendanges. Tout s’enchaîne sans temps mort. Dès la mi-juin, les parcelles sont en fleurs, puis très rapidement en fruits. La précocité du millésime se confirme. L’été connaît quelques épisodes caniculaires, qui alternent avec une météo plus mitigée. Toutefois, la maturation se poursuit sur un bon rythme. Fin août, les premiers raisins sont récoltés, avec 2 semaines d’avance par rapport à la moyenne. Les vendanges se poursuivent jusqu’à la mi-septembre, au fil de la maturation de chaque parcelle. La qualité sanitaire des raisins est exceptionnelle, rendant l’utilisation des tables de tri anecdotique. L’enthousiasme est général au regard de cette belle matière première, à la maturité parfaitement aboutie, et aux volumes récoltés. Seul bémol, certains secteurs touchés par le gel de printemps n’atteignent pas les rendements espérés. Les vinifications se déroulent sans encombre. La sérénité prédomine, avec ce millésime pour lequel la Bourgogne renoue avec ses grands classiques qualitatifs et quantitatifs.
Les vins rouges ont des couleurs intenses et éclatantes, rouge rubis ou grenat. Dès le premier regard, ces vins donnent envie de les goûter ! Les notes de petits fruits frais rouges ou noirs de ces vins, très expressifs, invitent également à la gourmandise. La justesse des équilibres en bouche, associée à des tanins soyeux, crée un ensemble très harmonieux, subtil et sans opulence.
Quelle satisfaction !
Ce millésime provoque un enthousiasme rare, du nord au sud de la Bourgogne. La météo hors norme de l’année et exceptionnelle lors des vendanges a favorisé un état sanitaire parfait, qui explique des vendanges étalées sur près d’un mois. Les vins dégustés à la veille de la Vente des vins des Hospices de Beaune témoignent déjà de la très grande année que sera 2018. Après avoir fait ses réserves pendant l’hiver, grâce à une météo particulièrement pluvieuse, le cycle végétatif prend d’abord un peu de retard. Lorsque le soleil pointe le bout de son nez en avril, la vigne saute sur l’occasion et le débourrement se produit très rapidement. La météo clémente permet alors à la vigne de rattraper son retard et, même, de prendre de l’avance. Les gelées d’avril font trembler toute la région, mais les dégâts restent très limités. La floraison et la nouaison se déroulent sans encombre. L’été est synonyme de chaleur et de sécheresse constantes. Quelques orages de grêle début juillet sont sans grande conséquence. La vigne continue de se développer à un rythme soutenu jusque à la mi-août. Les véraisons prennent cependant un peu plus de temps par endroit, la chaleur et le manque d’eau affectent certaines vignes plus jeunes. Toutefois, les réserves hydriques s’étant reconstituées pendant l’hiver, la plupart des vignes terminent leur maturation en beauté, dans une ambiance plutôt sereine, grâce à une météo au beau fixe ! Dans la dernière décade d’août, les premiers raisins sont récoltés. Les dates de floraison, puis la pluviométrie et la température ayant beaucoup varié d’un secteur à l’autre, la récolte s’étend jusqu’à la dernière décade de septembre. La vendange est extraordinairement saine et la météo parfaite : chacun prend le temps et vendange au meilleur moment. L’atmosphère est sereine dans le vignoble. Les vignerons n’en finissent pas de sourire de cette magnifique vendange, aussi belle en qualité qu’en quantité. Beaucoup disent qu’ils ne reverront pas un tel phénomène de sitôt !
Les vins rouges 2018 se démarquent par leur couleur intense, qui ne finit pas de séduire !
Les vins sont déjà très structurés et puissants, avec des tanins enrobés. Ils gardent une belle concentration en fruit. L’équilibre des vins est parfait. Ils sont exceptionnels à plus d’un titre et se dégustent déjà très bien dans leur jeunesse. C’est un millésime tout en gourmandise avec des maturités accomplies.
En Bourgogne, la magie des années en 9
2019 est une année singulière et fortement contrastée. Elle a apporté son lot de stress, avec des moments de tension dans beaucoup d’exploitations, alors que les vendanges se sont passées très sereinement, pour un résultat final qui enthousiasme les professionnels au-delà de leurs attentes. Il a fait chaud et sec, mais les vins affichent une fraîcheur qui ravira les amateurs de vins de Bourgogne, accompagnée d’une gourmandise qui séduira. Seul bémol, les volumes sont en dessous d’une année moyenne.
Un début d’année printanier
L’hiver est plutôt doux, avec des températures supérieures à la moyenne en décembre et février (+ 2,2°C en février par rapport à la normale (1) , alors que les précipitations sont variables : décembre est très arrosé, février beaucoup moins. Le cycle végétatif démarre donc assez précocement, avec un débourrement légèrement en avance dans certains secteurs.
Un printemps automnal
Les températures clémentes de mars (+ 1,1°C en moyenne sur l’ensemble de la région par rapport à la normale (1) permettent une belle évolution de la vigne. Les parcelles les plus en avance atteignent le stade mi-débourrement dès les premiers jours d’avril. Mais, un temps froid s’installe alors sur la Bourgogne. Les gelées du 5 avril au matin, en particulier, provoquent des dégâts, plus ou moins marqués selon les secteurs, les températures et le stade de développement de la végétation. Ceux-ci impacteront les volumes récoltés. Les températures restent basses et de nouvelles gelées ont lieu entre le 12 et le 15 avril. Toutefois, leurs dégâts sont bien moindres. Le cycle végétatif redémarre seulement après la mi-avril, grâce à la hausse des températures. Le stade mi-débourrement est atteint après la mi-avril pour les parcelles les plus en retard. Courant mai, la vigne se développe bien, une vague de chaleur parcourant la Bourgogne jusque début juin. De puissantes rafales de vent et un fort rafraîchissement s’installent ensuite sur la France. Ils entravent partiellement la floraison : celle-ci prend du retard, avec des phénomènes de coulure et de millerandage assez fréquents.
Un été sous le signe de la chaleur
La chaleur et le manque d’eau s’imposent ensuite (en moyenne + 2,2°C sur la région Bourgogne. Dans la grande majorité, les vignes conservent un excellent état sanitaire jusqu’aux vendanges, les pressions d’oïdium, ponctuelles et localisées, étant vite maîtrisées. Les quelques précipitations d’août aident au développement de la vigne et lancent la véraison. En quantités très variables selon les zones géographiques, elles créent une forte hétérogénéité dans l’avancement du cycle végétatif, d’une parcelle à l’autre, mais aussi, parfois, à l’intérieur d’une même parcelle. Cette hétérogénéité se maintient jusqu’aux vendanges. Globalement, la vigne a plutôt bien résisté au manque d’eau, restant vigoureuse jusqu’au bout. Néanmoins, celui-ci affecte plus durement certaines parcelles en fin de saison, particulièrement sur les jeunes plants. Un peu de grillure survient alors. La fin août et le début septembre restant au beau fixe, la maturation se fait à un bon rythme. Quelques phénomènes de concentration sont à noter en septembre, mais, grâce aux millerands, une fois n’est pas coutume, l’acidité reste présente jusqu’au bout dans les baies !
Pour les vins rouges, les fermentations se font sans encombres, bien qu’à des rythmes très différents en fonction des parcelles. Elles sont en effet un peu plus longues lorsqu’il y a beaucoup de millerands dans la vendange. D’un rubis assez doux, les vins présentent une réelle élégance, avec des tanins souples et une agréable fraîcheur. La gourmandise est apportée par un fruit déjà bien marqué. 2019 est un millésime en devenir, fort d’une très belle harmonie.
Le Millésime 2020, un grand classique, né d’une année singulière.
Le millésime 2020 est, au dire de bien des professionnels bourguignons, un millésime très singulier. En premier lieu, il a été réalisé dans des conditions et un contexte relativement compliqués pour tous. Ensuite, il a été marqué par une précocité historique, depuis le débourrement jusqu’aux vendanges. Enfin, le résultat est, pour de nombreux vignerons, absolument exceptionnel et remarquablement classique ! Au moment du confinement, mi-mars, le beau temps s’installe sur la France. Il dure jusqu’à mi-septembre. La vigne en profite pour prendre une avance de 3 semaines dès le débourrement. Elle la conserve jusqu’aux vendanges qui démarrent le 12 août dans le Mâconnais. La sortie de fleur, très en avance, laisse espérer une récolte abondante. Les températures élevées de l’été, couplées au manque de précipitations, provoquent un déficit hydrique important, mais inégal selon les secteurs. Ce déficit crée quelques phénomènes de concentration, voire de grillure sur les raisins côté soleil. Ce millésime est plus que jamais le miroir de la diversité bourguignonne. A l’échelle des appellations, voire au sein d'une même appellation, les maturités arrivent parfois en décalé, à l’image de la floraison et en corrélation avec la survenue ou non d’averses bienvenues. Choisir la date de récolte nécessite donc du sang froid et même, de la patience. Les vinifications se font facilement, grâce à l’état sanitaire très satisfaisant des raisins. Il n’y a quasiment pas de maladie, dû à l’absence de pluie. Les tables de tri servent uniquement pour ôter les quelques raisins grillés. Les dégustations enthousiasment les professionnels : les conditions particulières de ce millésime engendrent des équilibres inédits et assez uniques. Il y a une subtile richesse, bien entendu, mais également une agréable tension, en particulier sur les cépages rouges. Certains imaginent déjà un destin de grand millésime de garde pour ces 2020, en blanc comme en rouge. Avis à confirmer après l’élevage !
Vins blancs
Les vins blancs sont fruités et expriment une belle complexité aromatique, avec de très belles acidités. Malgré la chaleur estivale, ils présentent de très beaux équilibres, portés par une fraîcheur toute classique, conforme aux attentes d’un millésime bourguignon.
Vins rouges
Les vins rouges se démarquent par leurs robes incroyables ! Ils ont de belles couleurs soutenues, marque d’une grande richesse en anthocyanes. Les conditions idéales d’ensoleillement et la chaleur pendant la maturation ont conduit à des vins concentrés, avec du caractère, mais sans être lourds. Comme les vins blancs, ils ont su garder de la fraîcheur et offrent des profils gourmands sur des fruits noirs tels que la mûre, myrtille, cerise noire…